vendredi, juin 24, 2005

Le Papillon et l'Hirondelle

C’était l’histoire du Papillon et de l’Hirondelle que la vie réunit le temps d’un murmure. La Belle Aronde, meurtrie par la cruauté des hommes voletait noblement dans l’air de l’existence, ailes choir, cœur d’espoir. Au loin, le Sensible Machaon secoué par un destin valentin, cheminait ailes au vent, cœur espérant. Sur l’ordre du hasard, par une enchanteresse journée d’azur jouissant d’un soleil amoureux, le Papillon rencontra l’Hirondelle. Une profonde et sincère tendresse se révéla entre eux, et un trouble s’installa dans sa plus douce simplicité. Leurs mots exprimèrent leurs maux. L’Hirondelle avait besoin de patience, et le Papillon admit dans ses tréfonds qu’il ne voulait point l’envol de sa Belle. Il papillonna avec une sensible lenteur vers sa mignonne et ses sens palpitèrent de mille espérances. Elle roucoulait de joie tout en se jouant de méfiance. Il souriait dès l’aube et chantait au crépuscule. De ce fait, le Follet papillon ne comprit pas les affres de sa fragile Hirondelle. Avait’-il été imprudent ? Ses approches furent-elles trop brusques ? Combien de questions enfouies au fond de notre âme demeurent insolubles ? Ainsi, par une dialectique inconnue, la frêle Hirondelle lança ses ailes et battit en fort mouvement pour se détourner d’une tarasque illusoire. Le poltron Papillon prie peur de cette envolée soudaine, et décolla à l’opposé d’un geste si désemparé que ses ailes furent blessées de tristesse. À cet instant notre Sensitif Papillon entendit la couardise de son cœur et la faiblesse de ses ailes. Il se promit de s’éloigner de tout amour pour que souffrance ne reste qu’une lointaine souvenance. L’Hirondelle ne put lire l’apeurement du Papillon, aveuglé par sa crainte de l’homme. Fatalement, la Belle et le Sensible se dissocièrent. Un narré d’amour fut alors conjuré pour le plus grand bien de la souffrance évitée. C’était l’histoire du Papillon et de l’Hirondelle que la vie détacha le temps d’un murmure…

1 commentaire:

Kamilla a dit…

Salut à toi Poète, as-tu rallumé les étoiles. Une à une... :-)